Déclaration Force Ouvrière au CDEN DU 15 OCTOBRE 2014

Monsieur l’Inspecteur d’académie,

Tout d’abord, et puisque nous n’avons pas encore eu l’occasion de nous rencontrer, au nom de la Fédération de l’Enseignement et de la Culture FO, je vous souhaite la bienvenue dans notre département.

Nous espérons aussi que vous engagiez tous vos efforts à mettre en œuvre les revendications que vous soumettra FO. Nous avons demandé une audience voilà 2 semaines et attendons d’être reçus prochainement afin d’évoquer avec vous notre approche des dossiers et la conception du syndicalisme que nous défendons. Nous aurons ainsi l’occasion de traiter plus longuement des dossiers revendicatifs.

D’autre part, nous avions demandé en 2013 la réunion du CTSD en préalable au CDEN. Nous réaffirmons cette demande.

Monsieur l’Inspecteur d’académie, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

Vous le savez sans doute, FO est particulièrement attaché à la défense des revendications et des mandats que lui confient les personnels. Aussi, fidèle à ses principes, FO réaffirme en cette instance son attachement indéfectible à l’indépendance syndicale vis à vis des gouvernements, des partis politiques et des groupes ou associations diverses.

En ce sens, FO rejette l’austérité et son versant politique qu’est le « pacte de responsabilité » qui sert de levier pour remettre en cause les conquêtes sociales, économiques, salariales et les droits statutaires de la fonction publique. FO n’accompagne pas ces orientations, comme FO n’accompagne pas la réforme territoriale. Au dit « dialogue social » et aux « conférences de consensus », FO oppose les revendications des personnels et use des moyens syndicaux pour les faire aboutir. La négociation en est la première étape.

Pour ce qui est des droits statutaires nous rappelons que nous demandons le retrait du décret 2014-942 du 20 août 2014 annualisant les horaires de travail des personnels remplaçants du 1er degré. De même FO s’oppose au décret 2014-940 du même 20 août qui abroge le décret de 50.

En toute logique ministérielle, ces deux décrets s’engagent dans une démarche antistatutaire, pour mettre en œuvre l’école territorialisée contre l’école de la république. Plutôt que d’améliorer les conditions de travail ou les rémunérations des enseignants, le gouvernement légalise la logique du « travailler plus pour gagner moins » dans un cadre déréglementé.

Pour FO, l’abandon des réformes des rythmes scolaires, de la loi de refondation de l’école, du transfert des cartes de formations aux régions et de la mise en coupe de la formation professionnelle initiale pour les élèves à laquelle le gouvernement veut opposer l’apprentissage, reste à l’ordre du jour.

Pour FO, ces réformes traduisent bien la volonté de l’Etat de se dégager de sa mission de service public et laïque de l’enseignement.
Enfin, sans entrer dans le détail dans cette déclaration, nous pouvons faire maintenant le bilan de la rentrée scolaire. Depuis plusieurs années nous revendiquons non des réformes, mais des moyens pour exercer notre mission. Certains, trop nombreux, faisaient semblant de ne pas voir et prétendaient que la courbe était inversée puisque nous avions une dotation de 148 postes dans le premier degré. Une nouvelle fois pour cette rentrée, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Dans le premier degré, non seulement le taux d’encadrement du nombre d’élèves par classe ne va pas s’améliorer, mais il va se dégrader encore, comme FO l’avait déjà fait remarquer.

En effet le taux moyen d’encadrement (nombre d’élèves par classe « non spécialisée ») en Haute-Garonne était exactement de 24,38 à la rentrée 2013. C’est évidemment un taux moyen qui cache de fortes disparités entre classes et entre écoles. Avec 114 343 élèves et 4 605 classes « non spécialisées », il vient de bondir à 24,83.
Le ministère avait annoncé 2 686 élèves supplémentaires. On en compte en réalité 2807. En 4 ans le cumul d’erreur constaté est de + 1 262 élèves. Ces erreurs de prévisions auraient nécessité à elles seules au moins 60 postes supplémentaires.

La hausse démographique continue, soit 7 623 élèves supplémentaires en 5 ans, aurait nécessité l’ouverture de 385 postes. Les moyens statutaires supplémentaires prévoyaient, eux, une cinquantaine de postes, soit un total d’environ 435 postes. Nous en avons obtenu 208. Le constat est accablant lorsque l’on considère qu’avec la crise qui enfonce de plus en plus de familles dans la précarité et les difficultés sociales les conditions d’enseignement persistent à se dégrader.

En ce qui concerne le second degré nous pouvons faire le même constat. Le taux H/E global est passé de 1,387 à 1,383 soit une baisse de 3 pour 1000. Mais ce taux cache des disparités. Comme nous l’indiquions, si ce taux a augmenté en collège, il a baissé dans les lycées ainsi que dans les lycées professionnels. D’autre part la proportion d’HSA a augmenté, ce qui se fait obligatoirement au dépend du nombre de divisions. Alors que les moyens sont insuffisants et en baisse, nous n’y sommes pas favorables.

En conclusion, les fonctionnaires, les personnels de l’Education nationale, n’acceptent pas. La coupe est pleine et il n’est pas envisageable de permettre la dégradation continue du service public mise en œuvre au travers du pacte de responsabilité, de la réforme territoriale et des réformes des statuts.

Le projet de budget présenté par le gouvernement, qui a pour conséquence d’aggraver la charge des collectivités territoriales, de diminuer le nombre de postes de fonctionnaires, de poursuivre le blocage des salaires (ce qui entraîne de facto leur baisse par le jeu de l’augmentation des prélèvements) ne peut qu’augmenter, pour les salariés de ce pays, le rejet des mesures prises.

Dans cette période ou le gouvernement souhaite associer les syndicats aux mesures d’austérité et appelle à faire « plus » avec moins, FO, 1ère organisation syndicale de la fonction publique d’Etat, rappelle qu’elle est libre, indépendante et déterminée au seul service de la défense des droits des salariés et du service public républicain.