Déclaration CAPD du 20 mai 2021

 

Monsieur l’IA-DASEN, Mesdames et
Messieurs les membres de la CAPD,

 

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, nous
vous avons adressé un courrier mardi 18 mai dans lequel nous vous demandions la
tenue de cette CAPD en présentiel.  Comme expliqué dans ce courrier, la
décision de tenir cette CAPD en visioconférence est incohérente, et d’autant
plus incompréhensible que les personnels sont amenés à faire classe, parfois
avec plus de 30 élèves, dans des salles dont la superficie est bien moindre que
celle où nous nous réunissons habituellement au rectorat.

La qualité des échanges lors des
réunions en visio s’en trouve dégradée et ne permet pas les échanges
approfondis et directs nécessaires au dialogue social.

Nous vous demandons de bien vouloir en
tenir compte lors des prochaines instances afin que les représentants des
personnels, disposent des 2 modalités, présentiel ou distanciel. 

 

Depuis plus d’un an déjà, les
personnels des écoles, comme l’ensemble de la population subissent des restrictions
inacceptables. Instrumentalisant la situation inédite de cette pandémie, le
gouvernement multiplie les remises en cause de nos droits et de nos libertés.
Rien ne l’arrête. Il continue et amplifie sa politique d’austérité et les
coupes budgétaires. La dégradation des services publics est en marche. Des lits
ferment à l’hôpital, des classes ferment à l’Éducation Nationale. Les
protocoles dit sanitaires s’enchaînent, la FAQ remplace les décrets et les
personnels se démènent pour pallier les manques du système sans que rien
n’assure leur protection réelle sur leur lieu de travail.

 

Depuis plusieurs semaines, nous vivons
dans les écoles une situation ubuesque. Les élèves dont l’enseignant est absent
et non remplacé doivent rentrer chez eux. Ainsi, l’Éducation Nationale prive
les élèves de l’enseignement dû aux enfants de la nation par son incapacité à
remplacer les enseignants absents. La pandémie a mis en exergue le manque
d’engagement de notre gouvernement dans l’Éducation Nationale et les services
publics. Cela ne date pas d’hier. Hier encore, il était possible de
« cacher » les élèves dont l’enseignant n’était pas remplacé dans les
autres classes. Hier encore, la répartition, pouvait donner l’illusion que tout
était sous contrôle… alors que nous nous retrouvions dans des classes à plus de
30 voire à plus de 35 sans tables ni chaises en nombre suffisant pour installer
tout le monde. Il est urgent de prendre la mesure de la dégradation des
conditions de travail des collègues. Il était et est toujours inadmissible que
les collègues doivent répartir les élèves d’une autre classe faute de
remplaçants. Il est tout aussi inadmissible de renvoyer les élèves chez eux. Le
ministère doit recruter immédiatement.

Mais M. Blanquer, après avoir rendu
301 millions d’euros sur le budget 2020, ne prévoit pas de recruter les
personnels indispensables au fonctionnement de notre Ecole.

Ainsi, par ce refus, le ministre remet
en cause le droit à l’instruction des élèves. Si le recrutement de 10 000
policiers est possible alors le recrutement de dizaines de milliers
d’enseignants doit l’être.

 

 

Concernant le temps
partiel nous rappelons que les demandes augmentent pour de nombreuses raisons
mais notamment parce que les conditions de travail se dégradent. Aussi, le
SNUDI-FO demande que vous renonciez à substituer les demandes de quotité de
temps partiel à 80%, par des quotités 75%, 78%, etc. La réglementation prévoit
le 80%. Il permet l’équilibre entre aménagement du temps de travail et
minimisation de la perte financière (de 7 à 10% selon les quotités). 
Le SNUDI-FO, mobilisé
depuis 2008, est à l’origine de l’octroi du 80%
 dans le
département. Il n’accepte pas que ce progrès social soit rayé d’un trait de
plume. Personne n’ignore que le point d’indice est gelé depuis 10 ans années et
les revalorisations actées par le ministre indigentes.

Vous nous rappelez
régulièrement en instance que ce n’est pas en Haute-Garonne que la question salariale
peut être réglée. M. l’Inspecteur d’académie, nous nous permettons de vous dire
que le 80% est un levier à votre disposition pour pouvoir améliorer les
traitements des temps partiels. Nous vous demandons de l’utiliser, pas de le
supprimer.

En outre, dans un
contexte où les moyens de remplacement sont insuffisants, chaque temps partiel
à 80% refusé prive le département de 3 journées de remplacement, notamment des
décharges de direction.

Enfin,
l’expérience montre que le frein au temps partiel conduira à
l’augmentation des arrêts liés à la maladie.

En ce qui concerne la formation
CAPPEI, sous prétexte de crise sanitaire,
le distanciel serait à nouveau majoritaire l’an
prochain. La formation virtuelle deviendrait la règle. Pourtant l
e retour des stagiaires sur cette
année de formation à distance est édifiant. « Fatigue intense après une
journée entière devant l’écran », « difficultés à prendre la parole
derrière un écran (cours moins interactifs) », « difficultés à
échanger entre pairs sur nos pratiques, sur les cours suivis et à partager nos
ressources », « déshumanisation de la formation » … Et des périodes d’alternance
entre pratique et théorie absolument
trop longues dans ce contexte.

On devine
donc que ce choix d’enseignement à distance ne repose pas sur l’intérêt des
collègues mais sur l’intérêt de l’institution à de ne plus rembourser les frais
induits par la formation.

D’autre part, certains collègues
d’ITEP, d’IME et de RASED ne pourraient accéder à la formation et devraient
continuer d’exercer sur ces postes difficiles et spécifiques. Ce n’est pas
acceptable.

Enfin PIAL et mutualisation des moyens
conduisent à la baisse du nombre d’heures d’accompagnement des élèves,
politique d’inclusion systématique sans l’examen précis de chaque situation,
restructuration des établissements spécialisés et formation CAPPEI.

FO demande le retour à la formation en
présentiel et l’ouverture de la formation à tous les collègues qui en font la
demande.

Le Snudi FO analyse que le ministre
poursuit la destruction de l’enseignement spécialisé pour des motifs
strictement budgétaires, contre les personnels contre l’intérêt des élèves. A
cette destruction, nous opposons les revendications.

 

C’est dans ce contexte que se tient
cette CAPD qui est placée sous le signe de l’austérité :

De nombreux collègues souhaitent
partir en formation, alors que vous accordez seulement 10 mois.

Beaucoup d’enseignants demandent des
temps partiels et vous voulez les refuser pour l’essentiel. Nous vous demandons
d’autoriser les demandes.

Dans une telle situation, nous
l’affirmons également, il est plus que nécessaire d’accorder les mandes de CFP.

 

M. l’Inspecteur d’Académie, nous
espérons que vous n’oserez pas invoquer des motifs budgétaires au regard des
301 millions d’€ rendues par notre ministère en 2020.

 

Enfin, la formation continue est très,
très, en dessous de ce que prévoit la réglementation qui prévoit 1 semaine par
an alors que nous partions à la retraite après 37,5 annuités. Quant à oser
proposer des formations pendant les vacances, sur du temps privé, apparait pour
ce que c’est : une provocation et un mépris supplémentaire à l’égard des
personnels. Le SNUDI FO revendique une formation sur le temps de travail, et
dont les volumes respectent la réglementation. Les collègues ne doivent plus
attendre 5 ans pour partir en CFP.

 

 

Le
SNUDI-FO refuse la dégradation sans fin de nos conditions de travail, la casse
de notre statut et la remise en cause de l’École Publique engagées par le
ministre Blanquer.  Nous exigeons la création de postes en urgence et le
recrutement immédiat d’enseignants titulaires pour assurer le remplacement des
collègues absents, la baisse des effectifs et l’annulation des fermetures de
classes prévues à la rentrée.