Déclaration de la FNEC-FP FO 31 au CTSD du 29 mai 2018

Déclaration de la FNEC-FP FO 31 au CTSD du 29 mai 2018

 

 

Madame
l’Inspectrice d’Académie, Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,

 

Nous pouvons affirmer que
c’est la première fois qu’un gouvernement concentre autant de décisions
négatives contre les personnels et leurs statuts en un temps record.

La
1ère salve en 2017
:

  • Gel du point d’indice pour l’année 2018 ;
  • Rétablissement du jour de carence ;
  • Hausse de la CSG partiellement compensée et non
    pérennisée ;
  • Coupes budgétaires ;
  • Suppression de 120 000 postes.

La
2ème salve en février 2018
: Action publique 2022

  • Recours massif aux contractuels;
  • Rémunération au mérite contraire au principe de
    carrière ;
  • Plans de départs volontaires concernant les agents
    dont le poste serait supprimé suite à restructuration 
  • Remise en cause des instances paritaires (CAP, CT,
    CHSCT) dans le même esprit que la loi Travail ;
  • Confirmation et amplification des baisses
    budgétaires dans les trois versants de la Fonction publique (d’Etat,
    territoriale et hospitalière).

 

Macron dit qu’il
« écoute tout le monde ». Pas si sûr ! Ce qui est sûr en tout
cas, c’est qu’il poursuit avec obstination la destruction des grandes conquêtes
sociales issues des grèves de 1936 et de 1945 et reste sourd aux grèves et
mobilisations des travailleurs et de leurs syndicats.

La FNEC FP FO apporte son
soutien aux cheminots qui rejettent le projet gouvernemental de liquidation de
leur statut.

De même les salariés d’Air
France ont infligé une défaite cinglante en votant contre le référendum
plébiscite du gouvernement et de son PDG M. Janaillac.

 

Le ministère propose la
fusion des académies d’ici 2021, pour ne garder que 13 Régions. Il s’agit
d’accélérer le transfert des responsabilités de l’Etat au niveau de la région,
pour répondre aux objectifs gouvernementaux en matière de suppressions de postes
et de destruction des services publics et des statuts. C’est la mise en place
d’un «budget régional unique, réparti en fonction des
besoins territoriaux» sur le modèle des Agences Régionales de Santé qui
organisent les suppressions massives de
lits d’hôpitaux.

C’est dans ce cadre que
l’évaluation et l’individualisation des carrières, comme des salaires, prennent
toute leur signification. C’est dans ce cadre que le gouvernement veut imposer
son « nouveau contrat social avec les agents publics », dont l’objectif est la
suppression de 120 000 postes de fonctionnaires d’ici 2022 et la destruction du
statut général.

Pour la FNEC FP-FO,
l’Education doit rester nationale, ses personnels doivent rester des
fonctionnaires d’Etat.

 

Au 28 mai, plus de 300000
élèves sur les 810 000 qui passent le bac dans quelques jours n’ont pas
encore reçu de proposition ou sont toujours en attente de place sur ParcourSup.

ParcourSup, la réforme du
baccalauréat et celle du lycée sont les pièces d’un même puzzle : c’est la mise
en place de parcours individuels, de bilans de compétences, dont la valeur
dépendra de la réputation du lycée. C’est inacceptable pour les enseignants qui
refusent d’être les censeurs de l’orientation de leurs élèves, pour les parents
qui ne savent pas si leurs enfants auront droit à une place dans la filière
choisie, pour les élèves qui refusent que leur soit barré l’accès à
l’enseignement supérieur et à une qualification.

Pour toute réponse,
le gouvernement engage des tentatives d’intimidation et organise des mises en
garde à vue. La FNEC FP FO les condamne. Elle soutient les jeunes et leurs
familles qui se mobilisent depuis des mois contre ParcourSup
et la loi ORE (Orientation et Réussite des Etudiants) pour défendre leur
avenir, les diplômes nationaux, les qualifications, l’accès à l’université de
leur choix. Elle se prononce pour qu’aucune poursuite ne soit engagée à leur
encontre. Ces jeunes, ce sont nos enfants. FO ne les laissera pas isolés. Nous
ne laisserons pas ce gouvernement terroriser la jeunesse. Depuis des mois, les
organisations
syndicales exigent l’abrogation de la loi ORE, le retrait de ParcourSup.

 

Plus de 80 % des communes
fonctionneront à 4 jours à la rentrée 2018.

Enseignants, parents et
municipalités ont massivement démontré leur choix d’une école fonctionnant sur
4 jours. La FNEC FP FO ne peut accepter que notre calendrier de travail soit
déterminé localement par les municipalités. Elle demande que les 4 jours
deviennent la règle sur tout le territoire, en Haute-Garonne comme ailleurs,
dès la rentrée 2018.

À l’image des cheminots
qui s’opposent au plan de privatisation de la SNCF et à la destruction de leur
statut, les enseignants, défendent majoritairement le cadre national de l’école
publique républicaine, organiquement attaché au maintien du statut de
fonctionnaire d’État.

 

A l’opposé de ses
déclarations lénifiantes sur l’intégration des élèves handicapés, le
gouvernement réduit de manière drastique les moyens affectés à
l’intégration/inclusion, dégradant considérablement les conditions de travail
des personnels de l’Education nationale. Dans le seul et unique but de réaliser
des économies budgétaires, il remplace les structures avec des personnels
spécialisés par des dispositifs.

La
FNEC FP FO rappelle ses exigences :

  • rétablissement du droit à un enseignement spécialisé pour les élèves dont la
    situation l’exige, ce qui signifie le retour à une orientation au cas par
    cas des élèves selon la nature et le degré de leur handicap.
  • rétablissement et création de tous les postes, structures et établissements en
    fonction des besoins, et retour à une réelle formation des enseignants
    exerçant dans l’enseignement spécialisé.
  • intégration de tous les personnels accompagnant des élèves en situation de
    handicap dans un corps de la fonction
    publique d’Etat.

 

Cette année, avec le dispositif Blanquer réalisé à moyens constants, les
postes attribués aux dédoublements le sont au détriment des moyens du premier
et du second degré. 2000 postes sont ponctionnés dans le second degré, 850
classes de maternelle sont fermées et les effectifs montent mécaniquement dans
les classes non dédoublées.

Il n’y a pas assez de
remplaçants dans notre département, loin s’en faut, et il faut créer les postes
nécessaires.

Nous actons positivement
l’annulation de 16 blocages et les 24 ouvertures. Nous demandons que les
ouvertures conditionnelles soient transformées en ouvertures dès aujourd’hui,
afin que les équipes puissent préparer la rentrée sereinement. Nous demandons
la levée de tous les blocages.

Nous demandons des
ouvertures qualitatives dans les écoles du département qui accueillent un
public de type REP sans aucun moyen dédié (par exemple les écoles de Toulouse
Nord et l’école Mermoz à Muret). Nous demandons des ouvertures qualitatives
dans les écoles accueillant des ULIS ou des UPE2A dont les élèves inclus en
classe font monter les effectifs.

Enfin, nous sommes
opposés aux fermetures de postes en juin et septembre. Ceci concerne notamment
la transformation des postes classes en poste de titulaires remplaçants lorsque
les collègues y sont opposés. Tout d’abord, cela désorganise les écoles. Ce
sont aussi des mesures injustes et anormales à l’encontre des collègues nommés
à titre définitif. En cas de fermeture en juin ou en septembre, ils perdent le
bénéfice de leur affectation, ne bénéficient pas des priorités règlementaires liées à la mesure de carte scolaire pour
l’année en cours,
et n’ont aucune solution pour retrouver une
affectation définitive en septembre. De plus, une fermeture en septembre
désorganise l’école et perturbe aussi bien les enseignants que les élèves et
les parents.

 

Nous
rappelons nos revendications :

  • non au dispositif BLANQUER « 100 % réussite » : les
    postes créés doivent servir à satisfaire les besoins des écoles ;
  • ouverture des classes nécessaires, non aux
    fusions d’écoles, maintien de toutes les classes ;
  • création des postes nécessaires de remplaçants ;
  • ouverture et réouverture des postes et structures
    spécialisées, rétablissement de
    RASED complets ;
  • allègement des effectifs dans toutes les classes ;
  • ouverture de postes au concours à hauteur des besoins réels
    du terrain,
    recrutement d’enseignants sur la liste
    complémentaire ;
  • maintien de l’école maternelle avec un PE et une ATSEM par classe.

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