Concertation sur l’attractivité et la
revalorisation du métier enseignant : des
propositions inacceptables !

Le ministère a réuni trois groupes de travail avec les organisations syndicales représentatives pour
discuter de « l’attractivité et la revalorisation du métier enseignant ». On pouvait discuter de tout…
sauf d’une chose : la répartition de l’enveloppe budgétaire… 635 millions sont consacrés à la «
revalorisation sans contrepartie », réservée aux enseignant dans la première moitié de carrière ; 300
millions sont consacrés à rémunérer des « missions complémentaires » ! Autant dire travailler plus
pour perdre moins ! Inacceptable ! Rappelons que le budget de l’Education qui, outre cette «
revalorisation » indigente, prévoit 2000 suppressions de postes d’enseignants et un fond d’innovation
pédagogique pour engager une logique de territorialisation de l’Ecole comme à Marseille, n’a pas été
discuté une seule minute à l’assemblée nationale, puisque le gouvernement a brandi le 49-3 dès
l’introduction des débats !

« Revalorisation sans contrepartie » pour qui ?

Malgré nos questions, le ministère nous laisse dans le flou le plus total. Qui exactement serait concerné
par cette « revalorisation sans contrepartie » ? A quelle hauteur ? Indiciaire ou indemnitaire ? Les
réponses à ces questions seraient reportées mi-décembre, autant dire après les élections
professionnelles… Peut-être ne faut-il pas trop exposer les organisations syndicales qui prêtent une
oreille attentive aux propositions ministérielles…

Bilan de PPCR

Le ministère a également souhaité faire un point sur le déroulement de carrière et en particulier sur
les conséquences du Protocole Parcours professionnels, Carrières et Rémunérations (PPCR). La FNEC
FP-FO n’a pas partagé l’enthousiasme débordant des organisations syndicales qui ont voté pour PPCR
(FSU, UNSA, CFDT). La FNEC FP-FO, qui a voté contre PPCR, a pointé le gel du point d’indice et la perte
de pouvoir d’achat sans précédent que nous vivons depuis la mise en place de PPCR, l’arbitraire de
l’évaluation lors des rendez-vous carrière (que ce soit pour les « boost » d’un an des deux premiers
rendez-vous ou pour le passage à la hors classe) et le fait du prince de la classe exceptionnel, grade
très majoritairement fonctionnel et dont l’accès repose presque exclusivement sur l’appréciation
discrétionnaire de la hiérarchie.

Récompenser les « meilleurs agents »

Fait cocasse : une organisation favorable au PPCR s’est insurgée concernant un passage du document
de l’administration qui précisait : « les deux 1ers RDV de carrière peuvent pour les meilleurs agents
entraîner une bonification d’ancienneté », indiquant que la formulation « meilleurs agents » n’était pas
adaptée puisque le quota de promotion était fixé à 30 %. Fort juste ! Il n’en reste pas moins que c’est
ce que prévoit le décret PPCR : 30 % d’heureux élus « meilleurs agents » par la hiérarchie et 70 % qui
ne sont pas les « meilleurs agents » et sont promus au rythme le plus lent…

L’appréciation arbitraire et gravée dans le marbre pour le passage à la Hors Classe, ça suffit !

Fait moins cocasse : le ministère indique qu’il réfléchit à un quatrième rendez-vous carrière. La FNEC
FP-FO a indiqué que les personnels n’étaient pas demandeurs d’un quatrième rendez-vous carrière
mais que certains collègues mal évalués lors du troisième rendez-vous carrière souhaitent être
réévalués. Rappelons-le, cette appréciation du troisième rendez-vous carrière est un couperet
puisqu’elle est gravée dans le marbre et peut retarder d’au moins 6 ans l’accès à la hors classe par
rapport à un collègue bien évalué… La FNEC FP-FO revendique donc que les collègues qui le demandent
puissent voir leur appréciation réévaluée et prise en compte uniquement si c’est à la hausse. A notre
grande stupéfaction, la FSU s’est opposée catégoriquement à cette demande qui semble pourtant
tombée sous le sceau du bon sens, indiquant que le caractère pérenne de l’appréciation du 3ème
rendez-vous carrière était un aspect fondamental de PPCR…

Non au contingentement à 10 % du corps pour la classe exceptionnelle

La FNEC FP-FO a enfin revendiqué l’arrêt du contingentement à 10 % des effectifs du corps pour la
classe exceptionnelle. En effet, cette clause inacceptable va entrainer un blocage total de l’accès à la
classe exceptionnelle puisqu’il faudra attendre pour chaque promu potentiel un départ en retraite !

Des propositions concernant les « missions complémentaires » inacceptables

Le second volet « mission complémentaire » était lui bien plus instructif… Dans la logique du « pacte »
du ministre Ndiaye, il s’agit d’utiliser la question de la « revalorisation » pour mettre en oeuvre les
orientations déjà déclinées dans le « Grenelle » du ministre Blanquer qui visent instituer un
management de type privé basé sur l’engagement et les résultats. Ainsi, ce n’est plus l’Etat qui a des
obligations d’instruction des élèves, en créant les postes nécessaires, en remplaçant les personnels
absents, en formant les personnels… C’est aux personnels de trouver eux-mêmes les solutions, ce qui
leur permettra de perdre un peu moins de salaire. Cette logique se décline en trois parties :

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