« Hommage » institutionnel à Samuel Paty
Aucune atteinte à la liberté pédagogique n’est acceptable !

Le ministre s’est adressé le 6 octobre aux recteurs d’académie. « Je souhaite que dans chaque école et chaque établissement scolaire, un hommage soit rendu à Samuel Paty le vendredi 14 octobre ou le lundi 17 octobre. Ce temps pourra prendre différentes formes (minute de silence, échange, séquence pédagogique), dont le contenu sera laissé au choix des équipes en fonction de leur situation respective, mais devra concerner aussi bien les élèves à partir du cycle 3 que les professeurs.» Et de conclure, « Je vous remercie de votre implication personnelle dans cet hommage, qui témoignera de l’unité de la communauté pédagogique autour de son École ».

Les recteurs envoient aux établissements le message suivant :

« Dans la perspective de la commémoration de l’assassinat du professeur Samuel Paty les 14 ou 17 octobre, nous vous appelons à une vigilance particulière et nous vous remercions de nous indiquer, le jour-même, les difficultés de toutes sortes qui auront pu être rencontrées dans le déroulement de cette journée d’hommage »

Que cherche le ministre ?

La liberté pédagogique individuelle à géométrie variable, c’est non !

La liberté pédagogique individuelle des professeurs doit être strictement respectée, et pour cela la note aux recteurs ne doit pas signifier pour les enseignants une obligation de répondre au calendrier et aux modalités fixées par le ministre.

Chacun doit être libre d’évoquer ou non ce sujet, vendredi et lundi prochains. Le ministre ne peut attendre des personnels enseignants autre chose que leur mission d’instruction, de transmission des savoirs, en toutes circonstances. Autrement, c’est faire prendre le risque d’exposer les personnels aux tensions de la société, à l’extérieur des murs de l’École.

Et si M. Pap Ndiaye se dit soucieux de « l’unité de la communauté pédagogique autour de son École » alors il serait bien inspiré de répondre aux revendications des personnels qui sont victimes des contre-réformes, des salaires amputés par les effets de l’inflation, des conditions de travail qui se dégradent sans cesse, des effectifs par classe qui augmentent, des projets du Président Macron contre les retraites…

C’était déjà le contenu de la grève puissante du 13 janvier dernier, et force est de constater que les ministres passent, la feuille de route demeure inchangée !

Deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, où en est-on ?

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