DECLARATION FORCE OUVRIERE CDEN 28 NOVEMBRE 2013

Ce CDEN va examiner le bilan de la rentrée. Déjà les chiffres et
les statistiques ne sont pas bons. Malheureusement les conditions de la rentrée
2013 ne s’arrêtent pas à ces seuls éléments chiffrés. A FO nous avons pour
habitude d’être au plus près des soucis de nos mandants et porter publiquement
leurs revendications dans tous les lieux, dans toutes les instances. Ce CDEN
n’y fera pas exception.

La colère et la grogne s’installent durablement chez les
personnels de l’Éducation nationale comme chez tous les salariés qui rejettent
cette politique d’austérité. Une grande partie des difficultés actuelles
découle de cette logique suicidaire. Le gouvernement devrait répondre aux
besoins en matière de salaires, d’emploi, et de service public
républicain. Or ses réponses tournent radicalement le dos aux salariés et
s’efforcent de répondre aux seules injonctions de la troïka.

Il en est ainsi pour la réforme des rythmes scolaires, la dite
« refondation de l’école » qui engage le transfert des charges de
l’Etat vers les collectivité territoriales, la remise en cause des statuts,
l’augmentation des charges de travail des personnels, le rattrapage de la
journée déjà travaillée du 2 septembre, la baisse des salaires et le blocage du
point d’indice pour la 5eme année consécutive, les régressions répétées sur les
droits à la retraite, … La liste est longue et non exhaustive.

Sur le plan local, le rectorat ne remplit aucune de ses
obligations réglementaire en matière de visite médicale du travail. L’immense
majorité de ses 40 000 agents n’a jamais eu une seule visite médicale du
travail sur l’ensemble de sa carrière. Le tribunal administratif de Toulouse a
condamné le Recteur en juillet dernier. Depuis, aucun des 216 agents qui ont
fait le recours n’a été convoqué à cette visite médicale.

Le rectorat de Toulouse place des obstacles en permanence au
remboursement les frais de missions de ses agents qui sont obligés de payer de
leur poche pour travailler. Le tribunal administratif de Pau vient de condamner
le recteur de Toulouse à verser 438€ de frais de déplacement à un de ses agents
au seul titre de l’année 2011. Ils sont des milliers concernés.

C’est dans ce contexte général que le ministre prétend s’attaquer
aux statuts particuliers des enseignants, statut particulier lié à un travail
particulier qui ne s’arrête pas après le départ des élèves. Les décrets de 50
et de 84 réglementent le statut des enseignants. La prétention du ministre de
remettre en cause leurs obligations de service hebdomadaire et d’annualiser le
temps de travail des professeurs et des remplaçants est indigne. Cette
annualisation supprimerait les droits conquis par la profession, pourrait fragiliser
les professionnels et les conditions d’enseignement. Enfin elle n’autoriserait
pas l’alignement du droit et des conditions de travail sur les autres salariés,
par exemple le rattrapage des congés de maladie et de maternité situés pendant
les vacances. C’est inacceptable.

Indigne aussi le calendrier scolaire qui invente la journée du 2
septembre à rattraper : M. Raffarin avait inventé la journée de travail
gratuit, Mr Peillon invente la journée à travailler 2 fois. Il fallait y
penser. Mr Peillon l’a fait ! Alors oui, il nous doit une journée de
travail et il doit nous la rendre. Nous demandons l’annulation de la
récupération du pont de l’Ascension et aucun retrait sur salaire. Aucune
rentrée des enseignants en août ! Maintien de l’année scolaire à 36
semaines !

Indigne encore la tentative du ministre d’opposer les enseignants
de ZEP, de lycée, des classes préparatoires aux grandes écoles…, lorsqu’il
imagine enlever des heures de décharge liées aux décrets de 50, pour les
reverser à l’éducation prioritaire.

Pour ce qui est de la refondation, en fusionnant les horaires
d’enseignement des professeurs et ceux des activités découlant de partenariats
divers, le projet ministériel engage l’entrée des projets éducatifs
territoriaux dans le second degré. FO défend l’école de la République garante
de l’égalité de l’enseignement sur l’ensemble du territoire. L’école de la
République est loin d’être parfaite d’autant que les politiques de rigueur et
les réforme successives, loin de l’améliorer, l’ont sérieusement dégradée. Mais
à Force Ouvrière, nous estimons qu’une école des territoires qui sème la
confusion entre le scolaire et le périscolaire est une grave régression pour
les élèves et les professeurs.

C’est dans ce contexte que notre syndicalisme garde sa liberté de
comportement. FO n’accompagne en aucune manière les logiques d’austérité et
flexibilité. Les revendications répondent aux urgences. À Force Ouvrière, nous
faisons toujours le même choix : celui des salariés. Du côté des travailleurs,
et nous préférons leur soutien aux encouragements de M. Barroso !

Avec les personnels de l’Éducation nationale en grève le 12
février, avec les personnels de l’Éducation Nationale, des services publics et
de santé en grève les 13 et 14 novembre et, de nouveau, le 5 décembre avec
leurs syndicats FO, SNUIPP, SUD, CGT, nous exigeons l’abandon de ces réformes,
l’abrogation des décrets. Plutôt que de s’obstiner, le ministre serait bien
inspiré de les suspendre car elles sont largement rejetées et font eau de toute
part.

 

 Pour ce qui est du bilan chiffré de la rentrée, une fois de
plus les prévisions de rentrée se sont avérées erronées et dépassées. Nous
avions déjà mis l’accent sur le décalage entre les postes proposés et
l’augmentation des effectifs. Un différentiel qui s’est creusé puisqu’en deux
ans 1500 élèves n’ont pas été pris en compte pour les dotations. Finalement la
rentrée a été encore pire que ce nous annoncions.

Ainsi dans le 1er degré,
une règle de trois montre qu’il faut créer 387 postes pour revenir au
taux d’encadrement de 2008. Les seuils d’ouvertures traditionnels, 27 en
élémentaire et 32 en maternelle sont dépassés. Les tous petits de maternelle
même présents, ne sont pas comptabilisés. Avec l’inclusion des élèves,
l’enseignement spécialisé et les Rased se réduisent au point de ne même plus
pouvoir remplir leur mission de base, sans compter les situations de maladie.
Le statut et les acquis de l’école du 1er degré sont en recul puisque des
étudiants remplissent maintenant des missions d’enseignement et de remplacement
en lieu et place de fonctionnaires. Enfin, à notre demande d’intégrer les
personnels sollicitant un rapprochement de conjoints, vous répondez que les
«  surnombres » l’interdisent alors que l’insuffisance des
remplacements de maladie est déjà établie.

Le second degré n’est pas épargné avec des chiffres là aussi
supérieurs à l’attendu, même si on enlève les effectifs des Dispositifs
d’Initiation aux Métiers en Alternance. Certes, l
es documents
indiquent que l’évolution du budget permet d’améliorer les taux d’encadrement.
Pour le moins, c’est nécessaire car de nombreuses classes de lycées et collèges
comptent encore bien plus de 30 élèves et ce en dépit de la baisse du nombre de
redoublements. Je me permets aussi de rappeler que selon les chiffres officiels
l’Académie de Toulouse est la plus mal doté de France, avec la Guyane.

Les perspectives pour la rentrée 2014, envisagent une nouvelle
hausse des effectifs. Nous espérons qu’elle ne sera pas à nouveau minorée.

Dans tous les cas, pour le 1er degré, nous exigeons une dotation conséquente de 387
postes pour rattraper le retard accumulé et 140 postes au titre des prévisions
de hausse, afin d’ouvrir les classes, les postes de remplaçant, rétablir les
Rased et l’enseignement spécialisé. Pour le second degré, nous demandons cette
année encore une dotation conséquente pour rattraper le retard de l’Académie.

Enfin, sur les questions statutaires en plus de ce que nous avons
cité dans la première partie, nous demandons la transformation de poste d’enseignants
contractuels en postes statutaires pour revenir à la situation précédant cette
année scolaire ainsi que la transformation des postes d’AVS en emplois pérennes
et statutaires.