Déclaration FO CDEN 6 juin 2013

Monsieur le Préfet,
Mesdames et messieurs les membres
du CDEN ,
La Fédération FO de l’Enseignement rappelle l’exigence exprimée à l’occasion de toutes les
instances consultatives et des grèves des personnels à l’appel de plusieurs organisations syndicales
de l’abrogation du décret du 24 janvier modifiant l’organisation de la semaine scolaire et de
l’abandon de loi dite de « refondation de l’école ».

Cette loi vient d’être votée. FO confirme son opposition à ce texte. La « refondation » vise à
engager le processus de transfert de missions d’enseignement et de
personnels vers les
collectivités territoriales pour leur en faire assumer les charges financières, dans le même temps où
l’Etat réduit ses dotations.

Les derniers amendements au projet de loi, lors de son examen par le Sénat et à l’assemblée
nationale, co
nfirment nos analyses
: illustratifs sont les propos qu’a tenu M. Peillon pour faire
repousser l’amendement parlementaire visant à ce que l’éducation artistique et culturelle se déroule
sur le temps scolaire afin de
“s’assurer que l’éducation artistique et
culturelle profite bien au plus
grand nombre”
.

N’a t-il pas déclaré au cours des débats
:
“Si vous adoptez cet amendement, vous
tuez le parcours d’éducation artistique et culturelle”
, ou encore ses propos sur le sport scolaire et
les PEDT
«
Il faut dire
aux professeurs que les éducateurs sont des gens respectables, auxquels
on confie d’ailleurs les enfants”
.

Outre l’interrogation que peut susciter de tels propos, M. le Ministre
indique nettement que l’EPS et des disciplines artistiques ne doit plus être
conduites par des
personnels enseignants sous statut de fonctionnaire de l’Etat mais passer à la charge des
collectivités territoriales ou autres associations et fondations.

Par cette loi, le ministre s’inscrit pleinement dans la continuité de ses prédéces
seurs.

Par cette
loi, M. le ministre s’inscrit en droite ligne des recommandations du dernier rapport de la cour des
comptes
«
gérer les enseignants autrement»
dont M. le Ministre de l’Education nationale a indiqué qu’il
partageait les axes et recommandations.

Ce rapport, confirme la feuille de route que s’est donnée M. Peillon : compléter sa loi de
refondation-territorialisation de l’école par un acte II de la refondation, mettre en adéquation les «
métiers » et les statuts, c’est-à-dire casser les statuts.

La Cour des comptes et le ministre envisagent
de modifier les obligations réglementaires de service des enseignants : annualiser le temps de
travail et élargir les missions, adapter les règles de recrutement à la territorialisation de l’école,
confirmer toutes les mesures de l’école du socle de compétences.

Pour FO c’est inacceptable !

La réforme des rythmes scolaires que nous examinons cette après-midi fait partie intégrante
de la loi de «
refondation de l’école
» qui stipule en ses annexes, je cite
:
«La réforme des rythmes doit agir comme un levier pour faire évoluer le fonctionnement de
l’école autour d’un projet éducatif territorial
»

Le PEDT, les rythmes scolaires, c’est une même orientation rejetée massivement par la
profession et à laquelle s’oppose FO.

Ni FO, ni le snuipp ne participent
au comité de suivi départemental de la réforme des rythmes
scolaires. 60%
des enseignants du premier degré étaient en grève nationalement le 12 février pour
exiger l’abrogation du décret.

A
Paris,
encore le
2
2 mai,
plus de 1000 enseignants
étaient
réunis
avec leurs organisations syndicales
pour l’abrogation de ce décret ; aujourd’hui
même des enseignants seront en grève pour demander l’annulation de ce décret.

A Toulouse 4 mois
après la publication du décret les enseignants se rassembleront pour en exiger l’abrogation.

Mesdames et messieurs les membres du CDEN,
l’expertise des enseignants vaut celles des non enseignants et doit être prise en compte ce
qui n’est pas le cas actuellement
: ce sont les seuls qui gèrent au quotidien l’organisation et le
fonctionnement d’une classe, connaissent leurs élèves.

Rejetée, contestée, la mise en œuvre de ce décret n’en finit pas de s’étirer.

A moins d’un mois
de la sortie scolaire les horaires des écoles ne sont pas ar
rêtés, quand cette décision impacte la vie
familiale et professionnelles de millions de salariés et d’élèves. Cette réforme est un exemple de ce
qu’il ne faut pas faire. En leur grande sagesse, 82% des maires de France ne l’appliqueront pas
à
la rentrée 2013
; ils ont raison.

Cette réforme ne résout aucune revendication de l’école et de ses personnels, n’améliore en
rien les conditions de travail des élèves, et pire, dans les faits, aggrave considérablement l’amplitude
de présence des personnels enseignants sur le lieu de travail, l’amplitude de vie collective des
élèves, augmente les temps et le nombre de déplacements professionnels sans apporter aucune
amélioration, d’aucun point de vue.

M. Darcos, dont FO n’avait pas ratifié le protocole, avait
supprimé le travail du mercredi mis
en place «
l’aide personnalisée
» et dans la foulée supprimé les RASED. M. Peillon lui veut rétablir
le travail du mercredi, continue «
l’aide personnalisée
» avec les «
activités
pédagogiques
complémentaires
», et ne rétablit pas les RASED.

Enfin, avec la mise en œuvre des PEDT, partie intégrante des projets en cours, il remet en
cause les fondements démocratiques de l’école Républicaine, fondements qui reposent sur le
principe de neutralité de l’état et de son obligation d’assurer l’instruction publique laïque et gratuite
sur l’ensemble du territoire.

Où est l’amélioration pour les élèves
? Où est l’amélioration pour les enseignants
?
A Toulouse comme dans les autres communes de la Haute-
Garonne le rejet est massif.

Majoritairement les enseignants veulent le maintien de l’existant. M. le Maire de Toulouse a
demandé au ministre que des mercredis matins soient libérés
.
Ceci est possible !

A Blanquefort en Gironde, le Dasen a fait preuve de sagesse et a suspendu
l’application du décret du 24 janvier. Il confirme que la mise en œuvre du décret n’est pas inéluctable.

Nous demandons au Directeur académique de faire de même.
Le ministre devrait s’inspirer de ces décisions en suspendant immédiatement l’application du décret
du
24 janvier.

Pour FO l’abrogation du décret, l’abandon de la loi restent la seule solution.

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