Déclaration FNEC-FP-FO au CTA du 29 septembre 2015

Extraits :

Ainsi entre 2006 et 2013, vous observez une chute de 215% du nombre d’instituteurs sans aucun arrêt maladie. C’est hallucinant ! les contre-réformes en cause nous les connaissons…

Force Ouvrière déplore le comportement autistique de ce gouvernement : « je ne vois rien, je n’entends rien (ou je fais comme si) et je porte uniquement la voix de mon maître». Il est clair en tout cas que cette voix, ce n’est pas celle des travailleurs… la grève est à l’ordre du jour.

En refusant de satisfaire les revendications légitimes d‘abrogation, Madame la ministre prend la responsabilité de la poursuite du conflit. Elle engage une nouvelle rupture, profonde et durable, entre le gouvernement et les personnels.

Déclaration complète :

Madame la Rectrice,
Mesdames et Messieurs les membres du CTA,

Le 17 septembre la grève a été massive dans les collèges, dans les lycées pour exiger l’abrogation de la réforme du collège à l’appel de 13 organisations syndicales représentant 80 % des voix aux dernières élections professionnelles.

Cette grève marque une fois encore un profond rejet de la réforme : l’exigence de son abrogation est bien ancrée, la détermination des personnels est constante.

En refusant de satisfaire les revendications légitimes d‘abrogation, Madame la ministre prend la responsabilité de la poursuite du conflit. Elle engage une nouvelle rupture, profonde et durable, entre le gouvernement et les personnels. Force Ouvrière réaffirme que le refus de prendre en compte les revendications des personnels est un suicide démocratique.

La logique de destruction du cadre national par l’autonomie renforcée des établissements, de casse des statuts, d’individualisation des rémunérations avec la mise en place du RIFSEEP se retrouve dans le rapport Combrexelle, commandé par le 1er ministre, qui prépare « l’inversion de la hiérarchie des normes, » destructrice des normes nationales et du code du travail.

C’est la logique reprise dans le projet d‘accord AFP-PPCR qui ferait disparaître le point d‘indice comme élément constitutif du statut général et déréglemente pour organiser la mobilité généralisée.

C’est l’abandon des règles nationales que ce soit pour le code du travail dans le privé ou pour les garanties statutaires dans la fonction publique.

C’est la logique de la régionalisation de l’Éducation nationale engagée avec la loi de Refondation de l’école.

C’est cette même logique qui prévaut avec :

– la réforme territoriale,
– la régionalisation de la formation professionnelle,
– le décret Hamon du 20 août 2014 instituant les missions particulières et les IMP,
– la mise en place des PEDT et de la réforme des rythmes scolaires
– la réforme du collège

Mme La rectrice,
le bilan social présenté au dernier CTA devrait lui aussi vous alerter vous et les pouvoirs publics. Il atteste d’une corrélation directe entre la mise en œuvre des contre-reformes gouvernementales, celles de l’austérité et la santé des personnels. Ainsi entre 2006 et 2013, vous observez une chute de 215% du nombre d’instituteurs sans aucun arrêt maladie. C’est hallucinant !

Sans être exhaustif, les contre-réformes en cause nous les connaissons :
retraites,
la loi sur le handicap de 2005 qui cherche à liquider l’enseignement spécialisé, le soin et l’enseignement adapté ;
réformes Darcos avec la liquidation des RASED ;
lois Peillon sur l’école des territoires et les rythmes scolaires,
etc… ;

Chez les professeurs du second degré, les effets seront identiques avec la liquidation du décret de 50.

Des mesures d’urgence pour arrêter tout ça devrait s’imposer. Pourtant, avec beaucoup de zèle, vous et votre gouvernement mettez systématiquement en œuvre des réformes rejetées, sous prétexte divers et variés tous plus factices les uns que les autres. Parfois madame la Rectrice, vous les devancez.

Mais à contrario, la santé au travail de vos personnels vous indiffère visiblement vous et les pouvoirs publics ! La quasi totalité de vos 42000 agents n’a pas obtenue la visite médicale du travail obligatoire tous les 5 ans au moins. Face à cette indifference, FO a saisi le tribunal administratif. Par deux fois votre prédécesseur à été condamné pour défaut d’application du droit à la médecine du travail : après la Haute-Garonne, c’est maintenant l’Aveyron.

Qu’attendez vous mettre en œuvre la loi sur un sujet aussi grave que la santé au travail ?

Qu’attendez vous pour recruter les 17 médecins nécessaires fixés par l’article 11­1 du décret N° 85­603 ?

Faudra-t-il que le TA vous condamne dans les 6 autres départements de l’Académie ?

Faudra t-il retourner au tribunal pour injonction de faire sous contrainte de pénalité de retard pour que vous réagissiez ?

Faudra-t-il attendre que se multiplient les suicides des personnels ?

Nous attendons des réponses !

Force Ouvrière, organisation indépendante et libre, combat et combattra ces contre-réformes qui en détruisant les statuts divisent les personnels, imposent l’autonomie des établissements et individualisent les droits pour qu’il n’en reste plus aucun.

Force ouvrière continuera de se mobiliser pour rétablir les droits.

L’ordre du jour de ce CTA porte sur la carte des formations et en particulier sur l’étude d’une proposition de réorganisation de l’offre de formation sur le muretain.
La FNEC FP FO considére que tant la proposition commune de réorganisation de l’offre de formation sur le muretain , que l’implantation de 2nde PRO Microtechniques au lycée de Mirepoix sont une anticipation de la réforme des lycées envisagée dans le rapport de la mission d’information de l’Assemblée Nationale sur les liens entre les lycées et l’enseignement supérieur remis le 8 juillet.

En effet celle-ci préconise entre autres qu’on enseigne indifféremment dans les trois voies du
lycée polyvalent (générale, technologique et professionnelle) en se partageant : « une dotation unique pour permettre une meilleure intégration des différents corps d’enseignants et un décloisonnement de la répartition des services, une organisation des responsabilités et des espaces par pôle de formation et niveau d’études et une vie de l’établissement partagée autour d’un projet unique garanti par la lettre de mission du chef d’établissement ».

In fine c’est le corps unique auquel nous nous opposons, in fine c’est la destruction programmée des lycées professionnels au détriment des élèves qui en ont le plus besoin.

Madame la Rectrice, vous aviez déjà, avec l’expérimentation de l’apprentissage de la LV2 dés la classe de cinquième, fait jouer à notre académie et à ses personnels le rôle de précurseurs de la réforme. Il apparaît, au vu des projets présentés aujourd’hui, que vous entendez continuer à jouer ce rôle pour la future réforme des lycées.

Force Ouvrière déplore le comportement autistique de ce gouvernement : « je ne vois rien, je n’entends rien (ou je fais comme si) et je porte uniquement la voix de mon maître». Il est clair en tout cas que cette voix, ce n’est pas celle des travailleurs.

Ce gouvernement contraint les personnels de toutes les catégories au rapport de force. Force ouvrière joue tout son rôle pour combattre l’ensemble de cette politique, il est indispensable d’y porter un coup d’arrêt, pour Force ouvrière la grève est à l’ordre du jour.

Notre fédération assume et assumera ses responsabilités en œuvrant à la réalisation de la mobilisation des personnels, c’est dans cette perspective que notre fédération prépare activement la manifestation nationale du 10 octobre pour l’abrogation de la réforme du collège.

Je vous remercie de votre attention.