Déclaration du SNUDI-FO 31 à la CAPD du 5 juillet 2024

Monsieur l’Inspecteur d’académie

Mesdames et messieurs les membres de la CAPD

Cette instance se tient la veille du second tour des élections législatives dont les résultats du 1er tour confirment le rejet des politiques de casse sociale menées par le président et ses gouvernements successifs : démolition de pans entiers du Code du travail, du Statut et de l’Assurance chômage, loi immigration, recours systématique à l’article 49.3, répression inédite des mouvements sociaux et de la jeunesse, marche à l’économie de guerre…. C’est aussi le rejet d’une pratique autoritaire du pouvoir, de l’utilisation du 49-3 à répétition et de la répression, en particulier pour imposer sa réforme des retraites qui vole deux ans de vie à chaque travailleur. C’est pour maintenir le cap de cette politique contre les plus modestes que le président Macron a décidé la dissolution de l’assemblée nationale, y compris s’il le faut en confiant la destinée du pays à l’extrême droite, ouvertement raciste, xénophobe, antisémite et autoritaire, faisant donc peser les pires menaces sur tous les travailleurs, les organisations syndicales, les libertés démocratiques. Il s’agit de semer la division dans les rangs des salariés, pour les affaiblir collectivement et quelles qu’en soit les conséquences.

Concernant l’Education Nationale, le député du Rassemblement National Roger Chudeau a présenté dans un entretien au journal Les Échos les mesures concernant l’Éducation nationale que son parti mettrait en place. Ce personnage s’était illustré au côté de députés macronistes, lors d’une audition des organisations syndicales à l’Assemblée nationale, par ses propos dénigrants voire insultants à l’encontre des représentants syndicaux qui listaient les difficultés rencontrées par les personnels : crise du recrutement, salaires, conditions de travail, inclusion systématique et situation des AESH…

Force est de constater que, les mesures annoncées par le RN poursuivent et aggravent toutes les contre-réformes mises en place par les gouvernements Macron. Le RN, s’il est amené au pouvoir entend tout comme les gouvernements macronistes mépriser les revendications des personnels.

Des personnels de l’Education Nationale qui après les puissantes grèves contre la réforme des retraites, continuent à se mobiliser contre l’austérité, le manque de moyens, contre la réforme de la voie professionnelle, contre le « choc des savoirs » et ses conséquences délétères. Hier encore, ils étaient présents devant le Rectorat pour demander le recrutement de la liste complémentaire et le renouvellement des contractuels qui le souhaitent. Il a fallu de longues négociations pour qu’ils soient reçus pour faire entendre leurs demandes.

Au côté des personnels, face à ces projets néfastes, le SNUDI-FO oppose les revendications en toute indépendance : 

– Abrogation de la réforme des retraites ! Retour à la retraite à 60 ans !

– Stop à l’économie de guerre ! L’argent pour les services publics pas pour les armes !

– Augmentation des salaires !

– Abrogation du « choc des savoirs » et de toutes les contre-réformes !

– Abandon de Parcoursup et du SNU !

– Annulation de toutes les coupes budgétaires et des suppressions de postes !

– Création des postes nécessaires et recrutements de la liste complémentaire.

– Retrait du projet de réforme Guerini de destruction de la Fonction publique et des statuts !

– Fonds publics à la seule École publique.

Concernant cette CAPD elle a pour objet l’étude notamment des recours de refus d’octroi de temps partiel.

Les dossiers que nous défendons aujourd’hui revêtent une importance capitale pour les collègues concernées et nous vous demandons de leur répondre favorablement.

Monsieur l’Inspecteur d’académie, l’argument avancé par vos services pour motiver ces refus est, je cite : « En effet, la situation toujours déficitaire dans le premier degré du département me contraint à mobiliser un maximum des ressources humaines existantes afin de faire face aux besoins de remplacement qui ne manqueront pas de survenir tout au long de l’année scolaire prochaine. »

Pensez-vous que ces refus vont améliorer cette fameuse « situation déficitaire » ?

Est-ce vraiment un bon calcul de ne pas accorder une quotité de travail qui permettrait aux collègues de concilier vie personnelle et vie professionnelle ? Cela ne peut qu’engendrer des conditions de travail dégradées. Est-ce vraiment un bon calcul de ne pas vouloir soulager des personnels parfois épuisés par un métier de plus en plus difficile ?

Nous rappelons que le temps partiel est un droit inscrit dans le statut de la Fonction publique, qu’il soit de droit ou sur autorisation ! Ce manque de personnels implique également des restrictions dans les demandes de mutations interdépartementales, les demandes d’ineat-exeat, de disponibilités, de détachements, de congés formation.

Nous vous demandons d’accorder sans restriction tous les temps partiels, exeat, disponibilités, détachements et congés formation.

Nous vous demandons d’accorder la quotité de 80% aux collègues qui maintiennent leur demande : en effet, le 80% est une mesure sociale qui minimise les pertes financières et permet de doter le département de 3 jours supplémentaires de remplacement à chaque 80% accordé.

Nous réaffirmons notre revendication d’une semaine à 4 jours pour tous, qui serait salutaire pour nos collègues, et qui permettrait une diminution des demandes de temps partiels et améliorerait la situation du remplacement dans notre département.

Enfin, puisque « la situation est toujours déficitaire dans le premier degré du département », nous vous demandons le recrutement immédiat de toute la LC et le réemploi de tous les contractuels qui le souhaitent.

Je vous remercie pour votre attention.