Déclaration de la FNEC-FP FO au CDEN du 06 septembre 2017

Déclaration de la FNEC-FP FO au CDEN du 06 septembre 2017

Monsieur le Président, mesdames et
messieurs les membres du CTSD,

 

Le gouvernement a rendu public son projet
d’ordonnance.
Les
contre-réformes annoncées s’inscrivent dans la volonté de faire baisser le coût
du travail, de casser les services publics républicains, de faire disparaître
les garanties collectives, les acquis arrachés par les salariés avec leurs
organisations. Le fil à plomb de cette politique, c’est l’offensive engagée
contre la hiérarchie des normes à travers le projet de réforme du Code du
travail. La Commission Exécutive Confédérale FO affirme : « 
nombre d’éléments
constituent aujourd’hui une régression sociale et sont en tant que tels
inacceptables, ce qui explique notamment que dans les consultations officielles
et obligatoires qui seront organisées, FO votera contre, et ce d’autant qu’à la
lecture des textes d’autres éléments négatifs apparaissent ».
Nous n’accepteront
pas la mort sur ordonnance du Code du travail.

La liste des attaques contre les conquêtes
ouvrières et la jeunesse est longue : la loi travail qui concentre tout, le gel
du point d’indice, la restauration du jour de carence pour maladie,
l’augmentation de 1,7% de la C.S.G avec les attaques contre la Sécurité Sociale
et son financement lié au salaire différé, la
remise en cause du Code des
pensions civiles et militaires de retraite,
la suppression programmée de 120 000
postes de fonctionnaires dont 20 000 dans l’Education nationale, la
poursuite de la contractualisation
de la fonction publique et parallèlement la suppression de 150 000 emplois
aidés dont 20 000 dans l’Education Nationale, la contre réforme annoncée
de la formation,
les
330 m€ repris sur le budget des collectivités territoriales et les 13 Mds € de
baisse de dotations à venir, la baisse des A.P.L.

Pour le patronat par contre, le
gouvernement sanctuarise les 50 milliards du pacte de responsabilité au nom de
la lutte contre le chômage, avec les résultats que l’on sait.

 

En poursuivant ses attaques
contre les
salariés, les fonctionnaires, les travailleurs précaires, les
retraités, la jeunesse, l’école, les universités, les collectivités
territoriales, le président Macron cumule une
baisse de popularité de 24 points en deux mois, perte  jamais atteinte par
aucun président de la république
. Pour tout observateur attentif, ce profond
rejet était contenu par la défiance exprimée dès le second tour des élections, avec
un score inégalé de plus de 4 millions de votes
blancs ou nuls
et une abstention supérieure au quart des inscrits.

 

La
FNEC-FP FO réaffirme son cahier de revendications :

·        
Contre la loi travail XXL

·        
Pour les créations de postes dans l’éducation nationale

·        
Pour l’augmentation du point d’indice et la revalorisation
salariale

·        
Contre la suppression des emplois contractuels et pour leur
transformation en emplois statutaires

·        
Pour le maintien du code des retraites

·        
Contre la journée de carence

 

Se
saisissant de la possibilité de dérogation à la réforme des rythmes scolaires,
que FO a toujours combattue, ce sont
plus d’un tiers des
communes de France qui repassent à 4 jours dès cette rentrée.

Dans notre département, 39 demandes ont été effectuées en
dépit des obstacles dressés, des contre-vérités répandues par notre
administration et d’un calendrier scandaleusement serré. Sur ces 39, 10 seulement
ont reçu un accord.

Certains refus sont motivés par les horaires des APC au
regard de contraintes des transports scolaires.

Si
le problème vient des horaires des transports scolaires, ils doivent s’adapter
car ce n’est pas à eux  de déterminer les horaires des écoles.

En
aucun cas la question des APC ne peut légitimer un refus ; en effet, la
mise en place des APC relève de la responsabilité individuelle des enseignants.
Elle ne peut donc être traitée qu’à la rentrée avec les enseignants effectivement
en poste dans l’école. Rien ne justifie donc un refus à priori du passage aux 4
jours.

Enfin,
si toutes les écoles repassent à 4 jours cela réglera énormément de problèmes
liés aux compléments et aux remplacements des temps partiels, dont les horaires
sont aujourd’hui complètement décousus.

 

Dans le projet de règlement intérieur, il
est spécifié que, avant d’accorder une dérogation pour le passage à 4 jours,
« le directeur académique s’assure de la qualité éducative des activités
périscolaires proposées ». La Fnec-FP FO est attachée à défendre la
spécificité de l’école et de l’Education nationale. Pour notre fédération, le
périscolaire relève de la responsabilité des mairies et il n’appartient pas aux
responsables de l’Education nationale d’en valider la qualité.

Plus que jamais, le SNUDI-FO revendique l’établissement
partout en France d’un même rythme national : la semaine de 4 jours sur 36
semaines dans toutes les écoles, dans toutes les communes.

 

C’est
avec beaucoup d’inquiétude que nous avons appris la décision gouvernementale de
réduire de façon drastique le nombre de contrats aidés.

Notre
organisation, qui a toujours dénoncé le caractère précaire de ces contrats de
travail, considère que la seule évolution positive pour ces salariés est leur
transformation en emplois statutaires de la Fonction Publique et non leur
suppression, mesure qui fragilisera d’autant plus les personnes occupant ces
emplois.

Nous
sommes également extrêmement inquiets des conséquences d’une telle décision sur
le fonctionnement des écoles et des établissements. Dans les établissements
scolaires, bon nombre de missions sont confiées à des personnes en contrats
aidés (AESH pour les enfants handicapés, aide à la direction dans les écoles,
surveillance…). De plus, les collectivités locales ont recours à ces contrats
précaires pour la restauration, le nettoyage et l’entretien des locaux, le
périscolaire…

Comment
assurer le bon fonctionnement des cantines, des écoles, et la prise en charge
des élèves handicapés si les personnels chargés d’effectuer ces missions voient
leurs emplois supprimés ?

C’est
ce constat qui a contraint les maires de plusieurs départements à reporter la
rentrée. Pour la FNEC FP-FO, cette décision est totalement légitime.

D’une manière générale, personne ne peut
comprendre ce plan de suppressions d’emplois qui frappe les personnels les plus
précaires et qui risque de gravement compromettre le bon fonctionnement de
l’école et la réalisation de ses missions.

 

Les
conditions de travail des enseignants deviennent de plus en plus difficiles
chaque année pour de nombreuses raisons. Nombre d’entre elles proviennent de la
dégradation des conditions de vie des parents d’élèves, d’autres de la
politique des ministres de l’Education nationale.

 

Pour
ce qui est de la politique des ministres de l’Education nationale, nous pouvons
y intégrer  la politique du bourrage des classes à répétition, qui année après
année impose des contraintes de travail plus lourdes et plus pénibles.

Plus
une classe est chargée, plus il y aura de fatigue physique et nerveuse des
élèves et de l’enseignant, de bruit ambiant, de positionnement disciplinaire,
de temps de corrections et de rédaction des livrets scolaires, de temps à
recevoir individuellement chaque parent, de difficultés à assurer le suivi
individuel des élèves au point de le rendre parfois impossible, plus de temps à
consacrer à l’organisation, moins de temps pour se renouveler et se
repositionner professionnellement.

Ces
situations sont constitutives d’un facteur d’épuisement professionnel.

 

La
multiplication des demandes de temps partiel, que vous accordez uniquement en
fonction des contraintes de la formation initiale ou pour situation médicale
que vous estimez suffisamment lourde et non en fonction des besoins humains,
démontre que nombre de collègues sont affectés par cette souffrance au travail.

 

Aussi,
nous vous demandons de répondre favorablement à toutes les écoles qui
sollicitent une ouverture de classe et qui nous ont confié la défense de leurs
dossiers.

 

Le
snudi FO a recueilli pour cette rentrée 13 demandes d’ouverture de classe, dont
3 élémentaires à plus de 27 de moyenne et 3 maternelles à plus de 32 de
moyenne, et 2 demandes de décharge exceptionnelle de direction. L’école
élémentaire Niboul de Toulouse vous demande, par l’ouverture d’une classe, la
reconnaissance des difficultés liées à sa population scolaire de type REP.

 

Nous
avons connu la création des ZEP, leur transformation en REP, leur dédoublement
en REP et REP+, puis la suppression de nombreuses REP. Nous avons connu la
création des PDMQDC puis leur suppression partielle, le dédoublement des CP de
REP+ et enfin la rentrée en musique.

Ces
lubies ministérielles, permettez moi l’euphémisme, sont
« charmantes ». Le problème, c’est qu’elles se font toujours à moyens
constants voire parfois à moyens réduits.

Ce
dont les enseignants ont besoin, c’est de stabilité et de liberté pédagogique
pour mettre en œuvre des programmes qui ne changent pas tous les 2 ou 3 ans,
accompagnés des parutions de nouveaux manuels scolaires, au plus grand profit
des éditeurs scolaires.

Il
est compliqué pour les enseignants d’appliquer une chose un jour et de devoir
changer à chaque fois que le ministre change.

 

Le
dédoublement à 12 des CP et des CE1 de REP et REP+ n’était une revendication ni
des personnels ni des syndicats. Mais par cette mesure, le ministre reconnaît
explicitement que la baisse des effectifs participe grandement à la réussite
scolaire. Alors, s’il est réellement attaché à la réussite des élèves, il doit
prendre une mesure généralisée d’abaissement des effectifs dans toutes les
classes de toutes les écoles, comme le demande FO.

 

Nous
demandons de nouveau que les écoles REP de Toulouse puissent enfin bénéficier
des mêmes moyens que les écoles REP+.

FO
revendique :

·        
une
baisse significative des seuils d’ouverture ;

·        
l’ouverture
de toutes les classes nécessaires pour qu’il n’y ait plus une classe à plus de
25 élèves et 20 en REP ;

·        
le
recrutement de titulaires et non de contractuels

·        
la
prise en compte dans les effectifs des élèves de moins de 3 ans lorsqu’ils
sont accueillis ;

·        
la
création des postes de titulaires remplaçants nécessaires pour garantir le
remplacement effectif des enseignants tout au long de l’année ;

·        
le
rétablissement des postes de Rased ;

·        
aucune
ULIS à plus de 12 élèves et la prise en compte des élèves d’ULIS dans les
effectifs puisqu’ils sont inclus et inscrits dans les classes ordinaires ;

·        
des
ouvertures de classes pour les élèves non francophones ;

·        
le
renforcement des décharges de direction partout où c’est nécessaire ;

·        
le
rétablissement et l’augmentation des moyens pour les établissements spécialisés
afin que tous les élèves qui en ont besoin puissent bénéficier d’un
enseignement et de soins adaptés ;

·        
aucune
suppression de poste pour mettre en œuvre une nouvelle mesure, aucune nouvelle
mesure au détriment des ouvertures de classes.

 

C’est
sur ces bases que nous nous rassemblerons le 6 septembre.

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