Déclaration CHSCT 8 avril 2021

Alors que depuis plus d’un an, les personnels de l’Education Nationale doivent faire face à une situation, dans laquelle on leur impose des consignes et des protocoles, qui aggravent leurs conditions de travail et qui ne sont concrètement pas applicables, le 31 mars, le président a fait de nouvelles annonces concernant les établissements et les personnels de l’Education Nationale. Encore une fois, rien ne semble avoir été anticipé ! La FAQ, qui nous le rappelons n’a aucune valeur réglementaire, est arrivée le 3 avril. Imposant aux personnels de s’organiser avec des consignes contradictoires sur le terrain : liste des professions considérées comme prioritaires variable d’une circonscription à l’autre, volontariat plus ou moins obligatoire suivant les IEN, obligation du distanciel à certains endroits par exemple.
Plutôt que de répondre aux revendications, le président Macron et son ministre Blanquer renvoient une nouvelle fois sur les personnels et les parents d’élèves la gestion du chaos qu’ils ont eux-mêmes organisé, c’est inacceptable !

Aucun personnel, aucun parent d’élève ne peut se satisfaire du fait que les élèves soient une nouvelle fois privés d’école. La FNEC-FP FO ne s’en satisfait pas plus. D’autant que les problèmes informatiques rencontrés privent de nombreux élèves d’accès aux cours. Problèmes informatiques dus, d’après le ministre, à une attaque russe ou bien à un incendie d’il y a plus d’un mois auprès d’un hébergeur qui finalement n’hébergeait pas les classes virtuelles en question.

Cette fermeture est la conséquence du refus d’ouvrir de nouveaux lits dans les hôpitaux. Pire, ce gouvernement persiste à fermer des lits et prévoit même de fermer des hôpitaux comme Beaujon et Bichat.
C’est aussi la conséquence du refus constant de créer les postes nécessaires dans l’Éducation Nationale alors que le ministère a rendu des centaines de millions d’euros au budget pour l’année 2020 !

Si l’éducation est le « combat du siècle » comme l’a dit le Président Macron, alors pourquoi n’annule-t-il pas immédiatement toutes les suppressions de postes et de classes dans les écoles, collèges et lycées prévues à la rentrée ? Pourquoi ne crée-t-il pas immédiatement les postes et classes nécessaires, pourquoi ne recrute-t-il pas tous les fonctionnaires nécessaires et ne donne-t-il pas enfin un vrai statut et un vrai salaire aux AESH, pourquoi n’abandonne-t-il pas les PIAL ?

La FNEC FP-FO le répète, le premier des gestes barrières c’est la création des postes nécessaires aussi bien nationalement que pour la Haute-Garonne ! Il faut des enseignants et des personnels administratifs et médico-sociaux sous statut et non des contractuels recrutés à la sauvette.

Cette fermeture des écoles, c’est aussi la conséquence du refus depuis un an des mesures de protection efficaces demandées en permanence par la FNEC FP-FO : dépistage réel et sérieux, masques réellement protecteurs et vaccination pour les personnels qui le souhaitent ! Vaccination promise pour la mi-avril aux enseignants volontaires mais dont l’échéance semble bien compromise …

Les personnels sont au bord de la rupture et c’est le moment que choisit notre ministre pour tenter d’imposer des réformes calquées sur le management d’entreprise, la culture du « résultat », la pression dépourvue de sens sur les personnels.

Il tente de mettre en place tout ce que nous dénonçons depuis des années : entretiens de carrière menés sur la base des courbes de résultats aux évaluations nationales intégrant les références aux catégories socio-professionnelles figurant dans les fichiers des établissements, formations en constellation mettant en œuvre la co-observation, évaluation externe des établissements notamment par des pairs, restructurations massives des services, destruction et disparition de ceux de la jeunesse et des sports, maintien de fermetures de classes et refus d’ouvertures, …
Les très larges mobilisations qui ont lieu dans toute la France contre les suppressions de postes, les fermetures de classes attestent du refus des personnels.

Aujourd’hui, jeudi 8 avril, ce sont les personnels que le ministère persiste à maintenir la tête sous l’eau en leur refusant un vrai statut de la Fonction Publique et un vrai salaire, les AESH qui se mobilisent. La mise en place des PIAL venant accentuer une précarité déjà insupportable.

En matière de prévention des risques professionnels, nous savons qu’il faut mettre en œuvre des mesures de protection primaire. La protection primaire, c’est aujourd’hui protéger les agents en créant des postes, appliquer les obligations du Code du travail en matière d’Equipements de Protection Individuelle, et cesser les contre-réformes qui sont génératrices du mal-être au travail. Localement, nous sommes également toujours en attente de vos réponses aux avis du CHSCT.
C’est tout cela que nous attendons.