Déclaration CAPD 1er février 2022

Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

 

Mesdames et Messieurs les membres de la CAPD,

 

Les enseignants ont exprimé leur colère lors de la grève historique
du 13 janvier, suivie de plusieurs autres journées de grèves dans notre
département. Alors même que les informations qui remontaient du terrain, indiquaient
que la grève allait être massive, le ministre a joué la provocation, faisant
mine d’ignorer les raisons qui poussaient les personnels dans la rue. N’en
déplaise au ministre, les enseignants n’ont pas fait grève contre un
virus ! Ils ont exprimé un ras le bol. Ils sont excédés d’être entravés
dans leur travail et ils ne parviennent plus à exercer leurs missions. La crise
sanitaire n’est qu’un révélateur du manque de moyens donnés à l’École, comme à
l’hôpital public. Alors
que les personnels font
face, malgré un désordre indescriptible dans les écoles, les comités techniques
qui se réunissent actuellement décident de suppressions de postes et de
classes. Le SNUDI FO et sa fédération ne sauraient accepter ces fermetures
incompréhensibles qui doivent être annulées. Pendant la crise, des centaines de
milliards ont été donnés aux entreprises, notre ministre a lui-même a rendu des
millions d’euros, et l’école doit se satisfaire de protocoles lancés avec le
plus grand mépris pour les personnels mais aussi pour les élèves et leurs
parents.

Pour notre organisation syndicale, la multiplication
des protocoles et le recours à des personnels précaires ne répondent en rien
aux difficultés de l’école publique. L’urgence actuelle réside dans la création
de postes statutaires et le recrutement de personnels enseignants, de vie
scolaire, administratifs, psychologues, médecins et infirmières scolaires à
hauteur des besoins. L’arrêt du démantèlement des EMS et l’adoption d’un réel
statut pour les AESH. Nous le redisons, le premier des gestes barrières c’est
le recrutement.

Aujourd’hui nous traitons de la liste d’aptitude des
directeurs.
Depuis son adoption FO ne cesse d’alerter sur les dangers de la
loi Rihac pour l’avenir de l’école. Avec la loi de transformation de la
Fonction Publique, le Grenelle de l’éducation, précédés du protocole PPCR, nos
dirigeants ont amorcé un mouvement de destruction de nos statuts, que le
gouvernement entérine avec une loi qui donne au conseil d’école un pouvoir
décisionnaire. Avec cette loi, la mission des directeurs d’école se réduit à
une mission d’exécutant des décisions prises par le conseil d’école dont il devient
l’employé. Cette loi octroie aux directeurs d’école une délégation de
compétences de l’autorité académique et une autorité fonctionnelle dont les
contours restent flous. Quelles seront les prérogatives du directeur d’école en
vertu de cette autorité ? Ira-t-on jusqu’à les investir d’une mission de
recrutement des autres enseignants, comme l’expérimentation à Marseille ?
Seront-ils chargés d’évaluer leurs collègues comme préconisé par la
synthèse des ateliers du Grenelle ? Ce statut de directeur d’école
supérieur hiérarchique poursuit l’amorce du projet de subordination des
enseignants aux autorités locales et au conseil d’école. Alors que se profile
la fusion des différents corps d’inspection et la suppression du corps des IEN
en 2023, la délégation de compétences et l’autorité fonctionnelle vont imposer
de nouvelles tâches aux directeurs qui font déjà face aux différents protocoles
de Monsieur Blanquer.

En outre, la
loi introduit une promesse faite aux directeurs d’un avancement accéléré au
sein de leur corps sans spécifier les modalités de sa mise en place. Pour le
SNUDI FO, l’avancement devrait concerner tous les personnels qu’ils soient
directeurs, adjoints, remplaçants ou enseignants spécialisés. Cette loi
introduit une division au sein du corps des professeurs des écoles et répond à
la stratégie du « diviser pour mieux régner ». En parallèle, elle renforce
les inégalités quant à l’attribution des décharges aux directeurs. Celles-ci
seront attribuées en fonction du nombre de classes et des spécificités de
l’école. Selon ces spécificités, certains directeurs pourront bénéficier de
temps de décharge plus importants au détriment des autres puisque ces décharges
sont octroyées à moyens constants.
Cette loi concerne tous
les personnels des écoles (directeurs, adjoints, AESH, …) car elle modifiera
profondément le fonctionnement des écoles et la relation entre les personnels
confrontés aux pressions locales. En outre les directeurs et directrices
d’écoles seront soumis à une pression du DASEN avec la délégation de
compétences.

Sur le second point qui nous réunit ce jour, le SNUDI FO et sa
fédération continuent d’alerter sur l’évaluation arbitraire des enseignants
introduite par le protocole PPCR. Son application les soumet à un exercice dévalorisant
voire dégradant. Des enseignants sont jugés « excellents » d’autres
« satisfaisants », certains sont « à consolider » à l’image de
l’appréciation « faible » qui illustrait autrefois les cahiers des
élèves. Une appréciation qui répond à des exigences de quotas octroyant à une
faible portion d’enseignants un pouvoir d’achat plus important. Les réformes
successives amorcées vont inexorablement renforcer l’arbitraire auquel les
enseignants sont déjà soumis.

 

La CAPD qui nous réunit aujourd’hui a donc pour ordre du jour
l’examen des candidatures d’inscription sur la liste d’aptitude aux fonctions
de directeur d’école ainsi que les recours formés par nos collègues contre
l’attribution d’une appréciation finale. Des décisions qui reposent sur des critères
obscurs et inévitablement subjectifs qu’il sera juste de réexaminer.

 

Le SNUDI-FO réaffirme ses revendications :

– Abrogation de la loi Rilhac et annulation de la
modification des articles du Code de l’Éducation.

– Le SNUDI-FO maintient ses revendications sur la
direction d’école :

·
 Allègement des tâches et respect du décret de 1989 relatif aux directeurs
d’école

·
 Arrêt de toutes les missions confiées aux directeurs et directrices d’école
pendant la crise sanitaire (comme le contrôle des tests des élèves) qui ne relèvent
pas de leurs obligations !

·
 Augmentation des décharges de direction dans toutes les écoles afin
qu’aucune école ne soit sans décharge hebdomadaire !

·  Amélioration
indiciaire pour les directeurs : 100 points d’indice pour tous !

·
 Mise en place d’une aide administrative statutaire dans chaque école !

Le SNUDI-FO réclame l’abandon
des contre-réformes Blanquer (dont la loi Rilhac), la création de postes et le
recrutement de personnels sous statut à hauteur des besoins.

Il revendique une augmentation de 21% de la valeur du
point d’indice et une augmentation indiciaire de 183€ net par mois comme l’ont
obtenu les hospitaliers !