CSE du 6 juin 2013 «référentiel des compétences»

Le ministre a présenté pour la troisième fois son projet de référentiel de compétences
pilier de sa loi de Refondation de l’école. Preuve que la substitution des compétences aux
connaissances ne recueille aucun consensus et soulève de très nombreux problèmes
fondamentaux.

Cette nouvelle version du référentiel s’inscrit à la fois dans la mise en place de l’école du
socle contre les enseignements disciplinaires, dans la logique d’une filière de métier de
l’éducation de la maternelle à la terminale contre les statuts particuliers de corps, voire
au-delà, avec la notion de BAC +3 BAC -3. C’est la mise en oeuvre du RIME.

Il ouvre la voie à la logique de transformation de la Fonction Publique de carrière en une
Fonction Publique de métier que pour sa part Force Ouvrière a rejetée à tous les niveaux.

Les compétences contre les droits statutaires et les qualifications

En introduisant le Projet Educatif Territorial, cause de la grève du 12 février, en renforçant
la liaison école/collège, en introduisant la formation tout au long de la carrière contre le
droit à la formation continue, en affaiblissant la frontière de la titularisation, en renforçant
l’interdisciplinarité et les tâches multi fonction contre les qualifications disciplinaires, le
ministre entend définir les contours d’une formation exclusivement centrée sur les
compétences contre les enseignements disciplinaires qui ne fait pas consensus.

Dans la même logique, ce référentiel transfère aux enseignants la responsabilité d’acquérir
la formation supprimée par la mastérisation et que les ESPE risque fort de ne pas rétablir.

« Souplesse, flexibilité, adaptation # »: l’essence de la loi Peillon

Le référentiel se fonde sur les compétences définies par la recommandation 2006/962 du
Parlement européen du 18 décembre 2006 qui précise « Les compétences clés (…) garantissent
davantage de souplesse de la main d’oeuvre. La flexibilité de celle-ci lui permet de
s’adapter plus rapidement à l’évolution constante du monde caractérisé par une plus grande
interconnexion. »

C’est pourquoi FO a voté un amendement présenté par la CGT demandant le retrait de cette
référence du document ministériel. Cet amendement a recueilli 17 voix pour (FO, CGT,
FSU) 16 contre (UNSA, CFDT, UNEF, MEDEF).

Pour la FNEC FP FO chacun doit prendre ses responsabilités

Le ministre annonce qu’il tranchera prochainement sur l’amendement !
En toute logique FO a voté contre le projet de référentiel (avec SUD-Solidaires) ; la CGT
s’est abstenue et FSU, UNSA, CFDT, SNALC, UNEF ont voté pour. Comprenne qui pourra !

FO reste disponible pour une intervention commune pour l’abandon du référentiel de
compétences, le retour à une véritable formation des enseignants, des CPE et des
documentalistes sous la responsabilité de l’Etat.

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