Déclaration CHSCT-D 30 septembre 2021

Monsieur le Directeur Académique,
Mesdames et messieurs les membres du CHSCTD,

Pour la deuxième année consécutive, les personnels de l’Education nationale effectuent leur rentrée dans le cadre d’un énième protocole sanitaire au motif de la protection contre le Coronavirus. Cette année encore, il est permis de douter que l’objectif soit bien de protéger les personnels et les élèves, lorsqu’on sait que, depuis le début de la pandémie, le gouvernement n’a donné aucun moyen supplémentaires aux hôpitaux que ce soit en termes humains ou de lits, et a même, au contraire, poursuivi imperturbablement la fermeture de lits (1 800 au moins depuis mars 2020), de services voire d’établissements, et les suppressions de postes de soignants.

De la même manière, à l’Education nationale, le même ministre qui met en place le protocole est resté sourd aux revendications des personnels réclamant des recrutements urgents et massifs permettant notamment d’améliorer les conditions sanitaires en allégeant les effectifs par classes, et a au contraire programmé 1 800 suppressions de postes dans le second degré. Dans cette logique, le protocole de cette rentrée 2021 permet de fermer des classes, dans les écoles et sur le niveau 6ème, et d’« évincer » les élèves non-vaccinés dans les collèges et lycées. La FNEC-FP-FO préfèrera toujours le droit à l’instruction au tri entre les élèves, et à la remise en cause de l’obligation scolaire qui en résulte.

S’ajoute aujourd’hui au protocole sanitaire l’application de la loi du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire qui impose à des centaines de milliers d’agents de la Fonction Publique, de salariés du privé, l’obligation vaccinale ou d’obtenir un « pass sanitaire » sous peine de suspension du contrat de travail et donc du salaire. Dans l’Education Nationale, la vaccination obligatoire s’impose aux PsyEN, aux personnels de santé scolaire, et aux personnels affectés en établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS) qui doivent être totalement vaccinés d’ici au 15 octobre.

Alors que le nombre de postes de PsyEN, de médecins et de personnels infirmiers manque partout et que le nombre de places en établissements médicaux sociaux est notoirement insuffisant pour prendre en charge les élèves en difficulté, en situation de handicap ou à besoin particuliers… le gouvernement préfèrerait suspendre les personnels non vaccinés plutôt que de créer les postes nécessaires et de recruter ! La FNEC-FP-FO n’accepte pas la menace de suspension de collègues. On a besoin de tout le monde à l’Education Nationale ! Des solutions doivent pouvoir être trouvées au cas par cas et nous continuerons de vous saisir en ce sens.

Bien entendu, la crise sanitaire n’est pas le seul problème de cette rentrée.

De nombreux élèves restent sans AESH ce qui montre les limites du dispositif PIAL dont la FNEC-FP-FO continue de demander l’abandon. Un recrutement répondant aux besoins est-il prévu, en cours et de quelle ampleur ? Les besoins sont criants dans la très grande majorité des établissements du département.

Des contractuels font leur apparition en lieu et place de Titulaires Remplaçants à qui l’on annonce parfois la veille pour le lendemain que le remplacement prévu à l’année se termine, avec les conséquences psycho-sociales que l’on peut imaginer sur des personnels déjà fatigués.

Toujours dans la catégorie des contractuels, quel est le nombre de contractuels alternants actuellement en poste en Haute-Garonne ? Sous quel statut vont-ils exercer ? Dans quelles conditions vont-ils être affectés ? Avec quelles obligations ? Quel accompagnement ? La FNEC-FP-FO ne peut qu’exprimer les plus grandes inquiétudes quant au traitement dont feront l’objet ces personnels sous-rémunérés (664 € par mois), avec lesquels, dans une situation où les besoins sont considérables, le ministère ne fait qu’ajouter de la précarité à la précarité.
Les annonces diffusées dans les médias ces dernières semaines, concernant les primes censées revaloriser les salaires des enseignants dans le cadre du Grenelle de l’Education ne répondent toujours pas aux revendications des personnels. Ces derniers n’oublient pas, en effet, que le gel du point d’indice, depuis plus de 10 ans, a sérieusement dégradé leur pouvoir d’achat (- 20 % depuis le début des années 2000) et ils ne sont pas dupes de l’objectif réel du Grenelle qui vise à remettre en cause le fonctionnement même de l’Ecole et leurs statuts en imposant un « management » digne du privé.

Alors que la réforme du baccalauréat est toujours fortement décriée par les collègues du second degré, le ministre BLANQUER a également annoncé un renforcement du contrôle continu dès l’an prochain.

Enfin, le discours du Président de la République, à Marseille, qui propose, afin de résoudre les problèmes de violence d’absentéisme et d’échec scolaire dans les quartiers sensibles, de laisser le libre choix de leurs équipes aux directeurs, fait craindre une nouvelle étape dans le démantèlement de l’Education Nationale avec, pour les personnels, une remise en cause totale des statuts, des missions et des règles du mouvement.
La FNEC-FP-FO n’acceptera jamais, ni à Marseille ni ailleurs, ce projet de liquidation-privatisation de l’Ecole Publique laïque et républicaine, de mise en place de directeurs d’écoles managers et supérieurs hiérarchiques, de remise en cause du statut de fonctionnaire et du droit à mutation des personnels. Tout ceci aurait un impact très fort sur des conditions de travail déjà bien dégradées pour l’ensemble des personnels de Haute-Garonne.